Ce mémoire tente d'identifier le caractère spécifique des photographies représentant la Place Ville Marie et publiées dans le livret promotionnel, les journaux quotidiens et les revues d'architecture, entre septembre 1962 et février 1963. Nous portons une attention toute particulière sur les relations entre la photographie et la société de consommation moderne en constant renouvellement. Nous notons une tension paradoxale entre les iléaux modernistes cherchant à créer une architecture fonctionnelle dépourvue de style qui serait, par sa perfection technique, définitive, et les conditions de la vie moderne qui consomme systématiquement toute nouveauté par soif d'idéal et qui se lasse d'un objet, architectural ou autre, après que ce darnier ait cessé d'être neuf. En commençant par l'historique de la Place Ville-Marie, nous constaterons importance des changements portés au plan et la portée symbolique du bâtiment dans l'esprit populaire. Identifiant ensuite les fondements de rarchitecture moderniste, nous jetterons une lumière nouvelle sur la lettre d'intention rédigée par l'architecte Henry N. Cobb et l'urbaniste Vincent Ponte, tous deux responsables du projet. Il sera alors temps d'aborder le concept de modernité afin de mieux comprendre l'importance du médium photographique dans la représentation de l'univers contemporain soumis à un renouvellement constant. Enfin, nous étudierons une sélection d'images représentant Place Ville-Made et articulons notre argument en une série de trois comparaisons, juxtaposant les clichés avec: l'historique de la photographie d'architecture; la critique du projet moderniste, les images publicitaires contemporaines.