Ce travail de recherche explore, à travers la relation d'objet et la théorie du trauma, la problématique de la désorganisation psychique chez un sujet somatisant. L'approche somato-affective et phénoménologique de la plainte somatique par l'art met en lumière le travail mémoriel d'images inconscientes traumatiques et des traces mnésiques sensorielles par le biais du champ tactile et visuel de la symbolisation. À travers le concept d'excitation, ce travail démontre l'effet régulateur du travail de symbolisation et des échanges verbaux sur les excitations démesurées, internes ou externes, du sujet. Cette recherche met en évidence l'utilisation de procédés autocalmants comme mode compulsif et répétitif du registre sensori-moteur et la relation avec une faille du système pare-excitation de l'appareil psychique du sujet. Sur le plan psychodynamique, l'analyse des oeuvres démontre la fragilité narcissique du sujet par l'intermédiaire de la signification symbolique de l'image du corps. Le travail de construction et de reconstruction du symptôme somatique élucide l'effet de réappropriation de l'histoire du corps, mais aussi l'amélioration du travail psychique. La fonction onirique du travail de symbolisation démontre le déblocage de la mentalisation par le mécanisme de projection-identification qui fait se transformer lesdits symptômes errants en "objets mentaux", et par la boucle de projection-introjection qui fait redécouvrir des "objets mentaux" gratifiants. L'effet pragmatique de ces projections visibles de l'intériorité du sujet élucide l'effet thérapeutique sur la compréhension de la maladie et à donner du sens à l'identité du somatisant. L'expression de la somatisation par l'art démontre l'effet de rencontre et l'articulation entre la psyché et le soma.