À l'aide de la notion de dialogisme élaborée par Mikhaïl Bakhtine, nous analysons la fabrication du discours dans les films de Robert Morin. L'hypothèse au coeur de ce mémoire est qu'il existe une constante thématique dans l'oeuvre de Robert Morin qui agit comme système générateur de la subjectivité filmique au plan formel. Cette constante dévoile une diversification perceptive où tout est obligatoirement subjectif, autant pour les personnages que pour le spectateur. Morin ne montre jamais la réalité simplement, elle se trouve toujours transformée par les divers individus/personnages qui la vivent. Il tente consciencieusement de représenter cette multitude de points de vue autant dans le contenu de ses récits que dans la forme qu'il leur donne. Il met aussi en question l'objectivité même du procédé filmique en démontrant un intérêt marqué pour les différentes subjectivités possibles. L'évolution de ce thème a façonné l'aspect formel de ses films, le motivant à adopter la caméra subjective comme outil argumentatif. L'objectif principal de ce mémoire est ainsi d'établir l'existence d'un rapport d'influence dans l'oeuvre de Robert Morin entre la subjectivité filmique et le contenu narratif de ses films.