L'animateur est au service de la matière en animation. Voilà la prémisse de ce mémoire. Que ce soit en animation en volume, en animation en dessin ou en animation informatique, tout le processus créatif--la relation de l'animateur avec son animation, la composition du mouvement à l'écran et la manière dont le regardeur conçoit le mouvement animé--est influencé et dirigé par l'existence matérielle ou l'absence de matérialité de l'animation. Par le biais de l'animation en volume et des diverses relations entre la matière et la forme, l'animateur et la matière ainsi que le regardeur et le mouvement animé, il est possible d'observer et de sentir la complexité du mouvement. Les théories de Gilbert Simondon sur la prise de forme et l'individuation de la matière sont utilisées dans ce mémoire pour comprendre l'importance de la matière et le contrôle de celle-ci sur toutes les étapes de formation d'une figurine de pâte à modeler. Le contact, le toucher et l'expérience relationnelle de l'animateur avec le corps-personnage proposent une médiation entre les deux parties où l'échange est constant, infini et en continuel devenir. Cette hypothèse est illustrée à l'aide des théories d'Erin Manning sur le toucher et l'intervalle ainsi que celles de Gilles Deleuze sur le mouvement, la durée et le virtuel. Ces théories et celles de Thomas Lamarre sur l'intervalle à l'intérieur de l'image, permettent également d'examiner le ±fonctionnement du mouvement animé» et comment il est perçu et conçu par le regardeur.