Ce mémoire de maîtrise porte sur la rencontre symbolique des imaginaires sociolinguistiques dans les trois derniers romans de Jacques Poulin : La traduction est une histoire d’amour (2006), L’anglais n’est pas une langue magique (2009) et L’homme de la Saskatchewan (2011). Il s’appuie principalement sur la théorie du colinguisme élaborée par Catherine Leclerc dans Des langues en partage? (2010). Alors que Leclerc analyse la cohabitation de l’anglais et du français dans la langue du texte, la présente étude aborde plutôt la mise en contact des imaginaires liés à ces deux langues dans l’univers romanesque du corpus poulinien. Chacun des trois romans privilégie une exploration de cette rencontre qui lui est propre, car chaque narrateur-personnage exerce un métier langagier (traductrice, lecteur sur demande et écrivain fantôme) qui influence la nature du rapport qui s’établit symboliquement entre les imaginaires anglophone et francophone. Néanmoins, les trois récits demeurent fortement interreliés, et en analysant l’ensemble du corpus primaire, on tentera enfin de tracer les contours de la vision poulinienne de la place du monde francophone en Amérique du Nord.