Cette thèse en recherche-création est une étude interdisciplinaire sur l’espace du musée, le potentiel des objets, l’enchantement et la temporalité. Par le prisme d’une recherche théorique et d’un parcours artistique en arts visuels, la thèse examine la dimension créative du musée et l’apport de la recherche artistique à la discipline muséologique et à l’édification de nouveaux modes de représentation du passé et de l’histoire. Dans un parcours de recherche entre la théorie et la création, entre les disciplines et les médiums, les propos de l’étude tracent le projet d’un réenchantement du musée et d’un réensorcellement des savoirs. En traversant les champs disciplinaires de la muséologie, de l’histoire de l’art, de l’anthropologie, de l’historiographie, de la philosophie et de la psychanalyse, l’étude prend racine dans la pensée de Michel Foucault et de Gaston Bachelard, tout en s’appuyant sur des figures marquantes de la temporalité telles que Sigmund Freud et Walter Benjamin. Par un questionnement philosophique sur la nature de l’espace muséal, la thèse permet d’examiner plus particulièrement la dimension poétique du musée et le potentiel de son espace pour l’articulation du temps. Lieu à la fois réel et imaginaire, le musée est une maison de rêve du collectif, un espace qui abrite et réinvente les dimensions mémorielles et oniriques de la collectivité. Espace d’essai et d’expérimentation, le musée demeure un site pour penser et configurer le temps, l’histoire, la subjectivité, l’identité et l’altérité. Portée par cette vision utopique du musée, la réflexion théorique rencontre une suite de projets artistiques où des préoccupations trouvent écho, se réverbèrent et s’élargissent. Inscrite dans le contexte d’un questionnement sur la forme du temps et de la mémoire postmoderne en Occident, l’étude est à la recherche d’indices pouvant témoigner de temporalités autres et de forces opérant au-delà de la conscience. Des indices témoignant de la dimension onirique et inconsciente de l’existence, cette dimension qui, dans un sommeil vivant et créateur, repose dans l’entre-deux du passé et du futur.