Au début des années 1990 j’ai publié un article qui a été abondamment cité. J’émettais l’hypothèse que la conteneurisation détruisait le concept d’arrière-pays naturel sur lequel un port capturait l’essentiel de son trafic. Les arrière-pays étaient devenus des destinations compétitives et la capacité des administrations portuaires de résister aux pressions concurrentielles s’était affaiblie. J’ai tenté d’évaluer dans quelle mesure les ports sont des pions dans le secteur du transport des conteneurs. À l’évidence, les changements qui sont survenus dans le transport conteneurisé depuis 25 ans sont considérables: changement dans la gouvernance portuaire, domination des opérateurs de terminaux globaux, concentration accrue de la propriété des lignes maritimes, émergence de ports secs. Ces tendances ont eu tendance à affaiblir davantage l’indépendance des administrations portuaires en tant qu’agents capables de façonner les flux conteneurisés. Aujourd’hui cependant, un certain nombre de nouveaux problèmes affectent les ports, tels que la législation environnementale et l’acceptabilité sociale. Dans cette communication je démontre que ces défis non-économiques ne peuvent être adressés que par les administrations portuaires. Les ports qui seront en mesure de relever ces défis seront les éléments les plus puissants du jeu des marchés.