En 1839, Lord Durham affirme que les Canadiens français sont un peuple sans histoire et sans littérature et prône leur assimilation à la langue et la culture anglaises. Le rapport Durham représente une véritable onde de choc dans le Canada français, menant à un essor de la production littéraire. Dans notre thèse, nous avons donc examiné les traductions vers l’anglais de quatre romans publiés à cette période : L’Influence d’un livre de Philippe Aubert de Gaspé (fils) traduit par Claire Rothman; Les Anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé (père) traduit par Georgiana Ward Pennée, Sir Charles G. D. Roberts et Jane Brierley; ainsi qu’Angéline de Montbrun et À l’œuvre et à l’épreuve de Laure Conan, traduit par Yves Brunelle et Theresa A. Gettin, respectivement. Premièrement, notre objectif était de retracer le parcours traductionnel de ces œuvres, parfois méconnues. Nous avons donc examiné le rôle joué par les différents traducteurs dans le cheminement des œuvres. Ensuite, nous avons illustré les circonstances dans lesquelles les projets de traduction ont vu le jour et l’impact que les traductions ont eu sur le lectorat anglophone de l’Amérique du Nord. Par conséquent, nous mettons en lumière les contextes de production et de réception des traductions vers l’anglais de ces romans. Deuxièmement, nous avons cherché à analyser le rapport entre « soi » et « autre » qui se dégageait des traductions anglophones des romans. Nous avons regardé si les textes traduits faisaient preuve d’hospitalité langagière à travers une analyse textuelle contrastive des traductions et des versions originales, ainsi que par le biais d’une analyse terminologique de termes décrivant la réalité canadienne-française. Finalement, notre travail contribue à l’élaboration d’une histoire de la traduction littéraire au Canada.