Le quartier ouvrier de Pointe-Saint-Charles, à Montréal, est régulière- ment présenté comme un leader au sein du mouvement communautaire québécois. Toutefois, les experiences des femmes du quartier, qui sont, elles, l'épine dorsale du mouvement, sont peu connues. Le but du présent article est de faire part des conclusions d'un projet d'écriture participative de l'histoire. Ce dernier a été réalisé à partir de l'historique de l'organisa- tion communautaire tel que relaté dans les histoires de vie de femmes militantes et engagées depuis plus de vingt-cinq ans. Je commence cet article par un rapide survol de la littérature traitant des femmes et de l'ac- tion communautaire. Par la suite, je décris la méthodologie suivie par le projet d'écriture participative de l'histoire, qui lie les approches historiques féministes et la pratique de l'organisation communautaire. Après un bref aperçu de la naissance du mouvement communautaire en tant que tel à Pointe-Saint-Charles, de même que de celle de la seconde génération du mouvement féministe au Québec, j'ai recours aux concepts de différencia- tion et de stratification élaborés par Floya Anthias (Anthias, 1998) pour présenter les cheminements des participantes à ce projet en ce qui concerne des thématiques spécifiquement liées à la question du genre.