Les occurrences du terme « non-traduction » en traductologie peuvent être de quatre catégories : partielle ou totale, envisagées toutes deux quant à la production traductive ou d’un point de vue théorique. Cette classification permet d’établir que la non-traduction renvoie à une distorsion de ce qu’est ou devrait être l’objet « traduction », ou alors à une absence surprenante de celle-ci. L’idée de non-traduction (partielle ou totale) avant, pendant ou après la production peut être employée pour traiter des manifestations de la non-traduction, soit de la distorsion et de l’absence, dans le cas du sikhisme au Québec. Deux angles d’approche sont ici proposés : les livres religieux et le discours médiatique contemporain. Pour le premier, une étude de la situation permet de conclure à une non-sélection d’ouvrages à des fins de traduction et à diverses formes de distorsions et d’absences marquant les livres publiés eux-mêmes et le traitement de ces livres post-publication. Pour le second, la non-traduction est envisagée surtout comme une distorsion ou une absence de la traduction inter-référentielle et citoyenne de Basalamah telle que celles-ci se trouvent dans de grands quotidiens québécois, et se manifeste de plusieurs façons ayant principalement comme conséquence de discréditer le sikhisme et ses pratiquants. Dans l’ensemble, les cas relevés donnent l'occasion de constater la variété de la non-traduction, un objet traductologique peu connu, mais riche pour réfléchir aux présences matérielles du manque.