De Tokyo à Ottawa en passant par Bilbao, le lien que le public tisse avec l’œuvre Maman (1999) de Louise Bourgeois se forge dans l’espace interstitiel situé entre la rue et l’institution muséale. Les esplanades publiques du Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa et du Musée Guggenheim Bilbao dans le Pays basque espagnol permettent d’analyser comment le passage entre les artères urbaines et l’institution muséale possède des fonctions qui peuvent être décodées par l’entremise de l’étude de Maman. Ainsi, pourquoi faut-il considérer l'œuvre Maman de Louise Bourgeois comme un outil de capitalisation permettant aux musées qui l’accueillent d’exploiter leur connexion physique à l’espace public, de disséquer toutes les facettes de la relation qu’ils entretiennent à leurs publics et de préserver leur positionnalité au sein de l’écosystème urbain? Cette thèse utilise ces deux expositions publiques permanentes de l'œuvre de Bourgeois afin de sonder l'impact de la sculpture sur les comportements des utilisateurs de la place publique lorsqu’en présence d’un musée côtoyé dans l'environnement urbain. Plus particulièrement, elle analyse les points d’intersection physiques entre l’œuvre et les plazas muséales en relevant cinq facteurs qui permettent à ces institutions de contrôler et pérenniser leur image publique grâce aux choix curatoriaux qui caractérisent les expositions publiques de Maman.