En tressant réflexions théoriques, anecdotes personnelles et pratique artistique, ce mémoire en recherche-création explore les tensions entre la mémoire humaine et la mémoire extériorisée, dite exo-somatique. L’auteure y interroge les limites des systèmes d’indexation de la mémoire numérique ainsi que les enjeux éthiques et affectifs liés à l’extériorisation de la mémoire, en s’appuyant sur les archives de la famille « choisie » dans laquelle elle a grandi.

Inspirée par la transgression de la linéarité des récits et par les pratiques d’archivage analogique, l’auteure s’attache à développer une méthodologie d’archivage vernaculaire et sensible, capable de réactiver les anecdotes intimes et de mettre en lumière les liens affectifs souvent invisibles dans les structures institutionnelles de la mémoire collective. Cette démarche invite à repenser la quête de permanence propre à la mémoire numérique et exo-somatique, sans pour autant freiner l’aspect transformateur de nos constructions identitaires.

Accompagné d’un catalogue filmique explorant les thèmes du deuil, de la maternité et de la sororité, ce mémoire propose une revalorisation de la subjectivité et de la transformation comme réponses aux dérives des pratiques mnémoniques contemporaines.