Cornellier, Bruno (2011) La "chose indienne": Cinéma et politiques de la représentation autochtone dans la colonie de peuplement libérale. PhD thesis, Concordia University.
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Abstract
Cette thèse constitue une réponse détaillée à une question qui, si d’apparence simpliste, n’en est pas moins politiquement lourde de conséquences: Comment se fait-il que le Canada puisse être représenté par des totems indiens à Walt Disney World ou bien par un inukshuk lors des Olympiades de Vancouver? La réponse : parce qu’il y a « quelque chose » d’Indien à propos de la nation – un je-ne-sais-quoi d’Indien. C’est-à-dire que si elle veut moralement survivre à son héritage colonial, la nation doit faire de l’indianité sa « chose » ; elle doit pouvoir désigner sans jamais l’identifier complètement cette qualité de l’indéterminé permettant au Canada et au Québec de se représenter dans l’indianité. Ainsi défini, le concept de la « chose » permet une lecture alternative des politiques de la représentation autochtone. Par le biais d’une analyse d’une série de films locaux et de leur réception critique à l’échelle nationale, cette lecture de l’Indien des cinémas québécois et canadiens se refuse à toute volonté de restituer dans la représentation « juste » une indianité réelle qui aurait été ou bien aliénée par les filtres déformants de nos habitudes de perceptions coloniales, ou bien mise sous silence et substituée par cet Indien « imaginaire » ou « du discours » continuant d’informer une panoplie d’interventions critiques. Témoignant de la centralité de la cinéphotographie dans le projet historique de documentation des différences raciales, j’explique alors comment le fardeau d’éducation que porte avec elle la production documentaire autochtone tient d’une conception selon laquelle la réhabilitation d’un certain savoir à propos de l’Indien – le « vrai » – permettrait à la nation libérale de faire l’expérience d’une intimité humaine avec une indianité qui serait commensurable avec cette « chose » que se donne le corps souverain chaque fois qu’il cherche à jouir de l’idéal citoyen d’une réconciliation à venir. Contre de tels usages du documentaire au service d’une sphère publique « déracialisée », je démontre enfin comment ces films pourront également servir à identifier et intensifier les zones d’incommensurabilité politique, ainsi que les différences irréconciliables, qui continuent de fracturer la fragile souveraineté de la colonie de peuplement libérale.
Divisions: | Concordia University > Faculty of Arts and Science > Communication Studies |
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Item Type: | Thesis (PhD) |
Authors: | Cornellier, Bruno |
Institution: | Concordia University |
Degree Name: | Ph. D. |
Program: | Communication |
Date: | 13 October 2011 |
Thesis Supervisor(s): | Nadeau, Chantal and Gagnon, Monika Kin |
ID Code: | 36031 |
Deposited By: | BRUNO CORNELLIER |
Deposited On: | 21 Nov 2011 20:34 |
Last Modified: | 05 Oct 2022 16:00 |
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