Abstract

Ce mémoire de maîtrise cerne la particularité, l’importance et l’évolution de l’image dans l’œuvre de Samuel Beckett. Ce faisant, nous constatons que l’image est au centre de l’esthétique de l’auteur, participant incontestablement à une façon précise d’investir chaque forme ou chaque médium. Par un travail que certains qualifieraient d’archéologie littéraire, nous examinons d’abord les prémisses et les inspirations à l’origine de cette esthétique : l’art abstrait, la philosophie d’Henri Bergson, les théories cinématographiques de Sergueï Eisenstein (qui elles-mêmes nous ramènent au haïku japonais). Ainsi se dégage une définition plus précise du processus que constitue l’image beckettienne, que nous étudions ensuite à même l’œuvre de l’auteur, en traversant la littérature et le théâtre, mais aussi la radio, le cinéma et la télévision, sans omettre d’examiner les adaptations qui permettent le passage d’un médium à un autre. Cette démarche vient non seulement souligner l’évolution que suit l’esthétique de Beckett, mais vient aussi dévoiler le rôle indéniable qu’y jouent les médias. Conséquemment, nous espérons mieux situer la place qu’occupaient les adaptations au sein de la vision esthétique de l’auteur, afin de proposer un regard plus éclairé et plus productif sur les adaptations filmiques actuelles.