Abstract

Cette recherche porte sur la réception des revendications autonomistes des Inuit du Nunavik par les partis souverainistes au Québec. L’objectif est d’analyser les changements dans les discours des partis politiques souverainistes à travers leurs interactions et leur positionnement face aux revendications politiques des Inuit du Nunavik. Le premier volet vise à documenter et visibiliser les voix autonomistes des Inuit du Nunavik et leurs relations avec le gouvernement québécois depuis les années soixante. Le second volet analyse l’évolution des discours des acteur-trice-s politiques souverainistes au Québec en tentant de comprendre quelles rhétoriques perdurent et quels sont les discours émergents selon les affiliations politiques des participant-e-s. L’analyse qualitative se base sur quatorze documents d’archives témoignant d’événements impliquant le Parti Québécois et les groupes autochtones entre 1978 et 1983. Six différentes tangentes discursives sont d’abord identifiées, soit le mea-culpa, la justification, le rapprochement, la normalisation, l’obstacle, ainsi que le maintien de l’intégrité. Ces tangentes discursives sont ensuite analysées en parallèle avec le discours de six politicien-ne-s de diverses formations politiques souverainistes actuelles telles que le Parti Québécois, Québec solidaire et le Bloc Québécois afin de constater quelles tangentes discursives ont traversé l’épreuve du temps. Les nouveaux thèmes qui apparaissent dans les discours souverainistes contemporains sont également présentés. Ainsi, cette recherche tente de comprendre comment ont évolué certaines rhétoriques indépendantistes propres au colonialisme de peuplement. Une réflexion théorique sur notre rapport au territoire et son impact sur l'autodétermination des peuples clôt ce mémoire.