Abstract

Le Canada est un pays reconnu à l’international pour son ouverture et sa tolérance envers les personnes LGBTQ+ et en tant que pays d’immigration. La diversité multiculturelle du pays a bien été représentée dans les trois premières saisons de Canada’s Drag Race avec des participantes drag queens provenant notamment, des minorités culturelles, de l’immigration, des membres des peuples autochtones, des réfugiées et des francophones. Néanmoins, malgré cette diversité des participantes , l’émission n’a pas permis l’expression d’une vision contradictoire au nationalisme canadien et a encensé son multiculturalisme et son ouverture précisément aux réfugiés queers, avec peu de moments contraires à ce mythe de la tolérance et de l’ouverture. Ainsi l’émission a reproduit le discours du mythe de la tolérance et de l’ouverture multiculturelle du Canada en décrivant à plusieurs reprises, les pays « étrangers » comme homophobes, et en appliquant un discours normatif sur les personnes de l’immigration comme son système d’immigration. En créant un triptyque mère-drag-patrie-commissaire, l’émission reproduit la logique nationaliste du Canada sans les altérer et renforce le discours du Canada comme terre d’accueil pour les personnes queers.
Mots-clés : nationalisme canadien, homonationalisme, LGBTQ+, queer, réfugiés, immigration, migration queer, drag, drag queen, Ru Paul’s Drag Race, Canada’s Drag Race, télévision au Canada, télévision queer

Abstract
Canada is recognized around the world for is openness and tolerance toward LGBTQ+ people and as a country open to immigration. Having drag queens from immigrant, refugee, indigenous and French-Canadian background, the first three seasons of Canada’s Drag Race reflected the multicultural diversity of the country. Nonetheless, even with this diversity of drag queens in the race, the program didn’t allow the participants to express a more contentious vision of Canada’s nationalism and praised the multiculturalism of the nation and his acceptance precisely toward queer refugees without contradicting its openness and tolerance myth. Canada’s Drag Race reproduced the openness and tolerance myth of Canada emphasizing the homophobia of foreign countries, strengthening the perception of Canada as a safe haven for queer people and assigning a normative discourse regarding immigrant people like in its immigration apparatus. By creating a triptych drag-mother-land-IRB members, the TV series reproduced the Canadian nationalist logic without impairing it.

Keywords: Canadian nationalism, homonationalism, LGBTQ+, queer, refugees, queer migration, immigrants, drag, drag queen, Ru Paul’s Drag Race, Canada’s Drag Race, Canadian television, queer television