Abstract

Comment témoigner de l'effet parfais singulier, du texte ou de l'image de l'art lorsqu'il s'agit de privilégier une lecture résolument psychanalytique? Comment dépasser le commentaire psychanalytique ±sur» l'art et éviter le piège de la ±psychanalyse appliquée»? Poser comme prémisse qu'on ne saurait témoigner de l'art qu'à partir de l'effet qu'il produit, qu'on ne pourrait en rendre compte que du lieu depuis lequel celui-ci nous atteint, c'est reconnaître qu'il s'agit de la position obligée de tout sujet de la pensée psychanalytique. Privilégier la notion freudienne de l'inquiétante étrangeté ( Unheimliche ) permet de proposer une lecture de ce qui, de l'art, se présente dans un effet d'étrangèreté. La Darstellung freudienne, la présentation, devient ici postulat de recherche afin de penser ce qui ressortit à un registre qui n'est pas celui de la représentation. L'hypothèse suivante est développée, à savoir qu'un tel effet, parce que se situant hors de la logique de la signification et au-delà de la représentation proprement dite ouvrirait en quelque sorte sur une dimension fondatrice: celle par laquelle le sujet se constitue, sujet ouvert ou divisé par le champ de l'altérité. Cette dimension, bien que fondatrice, parce que fondatrice, échapperait irrémédiablement à toute saisie directe, et ne saurait être pensée que depuis une position de sujet à l'atteinte . Non pas seulement théorique, mais imposant nécessairement une pratique. l'enjeu de cette thèse consiste à mettre au travail, dans ma pensée et dans mon écriture, ce paradoxe d'une atteinte qui échappe résolument à toute atteinte directe mais qui impose l'exigence de penser.