Allard, Émilie (2023) Point d'ironie point d'orgue, une installation chorale. [Graduate Projects (Non-thesis)] (Unpublished)
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Abstract
Ma pratique s’est déployée à partir de l’idée de la limite ces dernières années. Limites entre les corps, par le contenant, puis limites des matériaux et limites incarnées par les fenêtres, les volets et la mort. L’attrait de ce sujet réside pour moi dans le constat du rapport fondamental aux limites (et/ou leur absence) dans la perception des contours d’un individu et, plus largement, du rapport à la limite caractéristique de notre époque qui entraîne, dans nos sociétés occidentales actuelles, quantité de soulèvements et de questionnements sociaux et environnementaux. De manière plus personnelle, la limite constitue aussi pour moi un point focal dans le langage et dans l’abondance d’informations : elle est le lieu où je m’oppose, où je m’appose et me repose. Un lieu où je peux penser, me positionner : où l’articulation et les réflexions naturellement s’arrêtent et se relancent. C’est un seuil et une gardienne du rythme qui tranche dans la longue et touffue musique intuitive ou discursive générale. Le corpus que je présente comme projet de maîtrise est la prolongation de cette réflexion. Par le biais de la limite intrinsèque au corps, la mort, j’en suis venue à me référer entre autres visuellement au sous-sol, où nous enterrons les corps, à la sublimation de la matière vers l’éther qui se produit dans la mort comme dans la voix ou la musique, et à certains rituels funéraires. Par ailleurs en perte de popularité, le sacré que ces rituels honorent et les postures sociales qui déterminent la nature des objets qui servent ce langage culturel m’ont particulièrement intéressée.
À travers la production de pièces, je mesure aussi la limite constituée et incarnée par les matériaux et le résidu de la pensée qu’ils incarnent. Par l’utilisation d’objets usagés que je transforme et complète à l’aide de d’autres objets, usagés ou fabriqués, je continue ce qui existe, je réorganise la contrainte, je négocie. Je constitue un langage à partir de, par conviction que le mouvement naturel de la vie et de l’évolution procède par continuité, mais aussi parce que l’époque (et moi-même) m’exhorte de considérer l’impact environnemental et spatial de mes gestes et de mon expression.
La question de la limite prend aussi la forme d’une zone limitrophe, membrane poreuse, entre matière, images et langue/langage. Toujours en jeu dans ma pratique, ces derniers rappellent, dans l’ordre, le réel, l’imaginaire et le symbolique, liés par le nœud borroméen dans la théorie psychanalytique lacanienne ; mais c’est d’abord par la sensation d’une union malgré tout divisée en moi et de fréquentes collisions perceptuelles dans ma relation au monde que j’ai identifié cet aspect central, la théorie m’ayant donné des pistes pour le réfléchir.
Divisions: | Concordia University > Faculty of Fine Arts > Studio Arts |
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Item Type: | Graduate Projects (Non-thesis) |
Authors: | Allard, Émilie |
Institution: | Concordia University |
Degree Name: | M.F.A. |
Program: | Studio Arts |
Date: | 24 October 2023 |
ID Code: | 993119 |
Deposited By: | Emilie Larocque-Allard |
Deposited On: | 15 Nov 2023 17:52 |
Last Modified: | 15 Nov 2023 17:52 |
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